DMLA
La DMLA est la première cause de cécité légale (acuité visuelle inférieure à 1/10) en France chez les personnes de plus de 50 ans.
Non traitée, cette maladie peut aboutir à la destruction irréversible de la zone de vision centrale appelée macula. La rétine périphérique est toujours respectée, ce qui permet de pouvoir continuer à se déplacer et de rester relativement autonome.
Symptômes
Les signes cliniques sont une déformation des lignes droites qui sont vues ondulées, une baisse de vision et la perception de taches sombres dans le champ de vision central.
Il en existe 2 formes cliniques qui peuvent survenir séparément ou s’associer :
La forme atrophique ou “sèche” :
Elle consiste en une atrophie progressive et irréversible de la rétine centrale laissant longtemps persister un îlot de vision. Cette forme de DMLA est d’évolution lente mais ne possède pas de traitement reconnu et efficace en dehors des compléments alimentaires à base de Lutéine et d’Oméga 3 qui permettent d’en ralentir l’évolution. Le sevrage tabagique et le port de verres filtrants au soleil permettent d’en diminuer le risque et d’en ralentir l’évolution. De nouveaux traitements sous forme d’injections intravitréennes sont en cours de développement et pourraient, dans les années à venir permettre un ralentissement de la progression de cette atrophie.
La forme exsudative ou humide :
Elle fait suite au développement de vaisseaux anormaux sous la rétine centrale liés au vieillissement des structures rétiniennes et sous rétiniennes. Ces néovaisseaux ont une croissance rapide. Leur structure perméable aux composés liquidiens du sang est responsable de l’accumulation de ces liquides sous ou dans la rétine. Ils peuvent aussi se rompre et saigner sous la rétine.
Le diagnostic repose sur la réalisation d’un examen du Fond de l’œil, d’un examen OCT et d’un Angio OCT pour identifier les vaisseaux anormaux et évaluer les conséquences sur la rétine. Une angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine peut, dans certains cas être nécessaire pour préciser le diagnostic, après une préparation anti allergique et en l’absence de contre-indications graves.
Traitement
Le traitement consiste en l’utilisation d’une molécule pharmaceutique de la famille des anti-VEGF. Plusieurs types de molécules sont désormais disponibles. Ce médicament s’administre par voie endoculaire en injection intravitréenne. Il vise à cicatriser le vaisseau anormal, stopper sa progression et à supprimer les fuites liquidiennes sous et intrarétiniennes afin d’améliorer l’acuité visuelle. La cicatrice du néovaisseau en elle-même peut parfois limiter la récupération visuelle si elle se situe sous le centre de la zone de lecture.
Ces injections s’effectuent au cabinet dans une salle spécifiquement adaptée, en ambulatoire. Elles sont précédées d’une anesthésie locale et d’une désinfection de l’œil. La piqûre se fait à l’aide d’une aiguille très fine de 30 gauge à un endroit précis sans danger pour l’œil. Elle est peu douloureuse et ne dure que quelques secondes.
Une première série de plusieurs injections tous les mois, variable selon la molécule et la réponse clinique au traitement est prescrite au début jusqu’à la disparition des fuites liquidiennes rétiniennes, la restauration de l’anatomie de la macula et l’amélioration visuelle. Dans la majorité des cas d’autres injections sont ensuite nécessaires selon un rythme propre à chaque patient pour maintenir le gain d’acuité visuelle, la maladie étant d’évolution chronique.
Les incidents les plus fréquents suite à cette injection peuvent être la survenue d’une hémorragie sous-conjonctivale (blanc de l’œil) sans gravité se résorbant en quelques jours et la visualisation de petits points noir durant 24 heures dus à la présence de bulles d’air stérile dans le produit injecté.
De manière très rare, une hypertonie oculaire (sensation de perte visuelle transitoire juste après l’injection) peut survenir et doit être signalée au médecin. Une infection endoculaire, une hémorragie intravitréenne ou un décollement de la rétine peuvent se produire très exceptionnellement.
En cas de survenue récente (moins de 3 mois) d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral, il est important de le signaler au médecin qui envisagera avec vous le meilleur moment pour l’injection.
Dans certaines formes particulières de DMLA, une photothérapie dynamique à la vertéporfine peut être proposée. La chirurgie vitréorétinienne est réservée exceptionnellement aux cas de saignement abondant sous la rétine maculaire.